...
Elle est apparue quand le temps n'avait pas de nom
Elle a pris vie et grandeur
tranchant les liens du mal
d'un couteau à la lame acérée, impitoyable.

Depuis le début des temps
Elle a allumé des feux quand le feu n'existait pas
brulant les esprit des hommes
et trempant en acier leurs coeurs lourds comme le plomb.

Elle a versé des larmes sur les rives de Babylone
et poussé un cri d'agonie et de colère
quand tous les hommes furent perdus.
Elle a saigné sur la Croix.

Par le lion et l'épée
elle périt à Rome
sur la Voie Appienne,
revêtue d'une armure de cruauté et de défi ,
aux côtés de Spartacus
quand le mot d'ordre était la mort.

Elle marcha avec les plus miséreux
gravée dans leurs regards
où étincelait la mort comme vivante,
effrayant Seigneurs et Rois.

Elle a souri en toute innocence
face aux anciens conquistadors
docile, soumise et si inconsciente
du pouvoir mortel de l'or.

Elle explosa dans les rues misérables de Paris
et prit d'assaut la vieille Bastille.
Elle écrasa à coups de talons la tête des serpents.
Elle est morte dans le sang des plaines de Buffalo
Elle est morte de faim sous la lune et la pluie
son Coeur fut enterré à Wounded Knee
mais un beau jour elle renaîtra.

Genoux à terre elle a hurlé de toutes ses forces
près des lacs de Kerry.
Elle est morte fièrement, emplie de défi
alors qu'ils l'assassinaient froidement.

On la trouve dans chaque lueur d'espoir
Elle ne connaît ni entraves ni limites
Elle a grandi dans le coeur des rouges, des noirs et des blancs
Elle est dans toutes les races.

Elle repose dans les coeurs des Héros morts
Elle brille dans les yeux des tyrans
Elle a atteint des sommets aussi élevés que les plus hautes montagnes.
Tel l'éclair elle déchire les cieux.

ELLE ILLUMINE LES MURS DE CETTE CELLULE
Elle exprime sa puissance en tonnant.
Cette chose est un sentiment inébranlable mon ami
qui te fait dire "JE SUIS DANS LE VRAI"



(traduction Lu Pélieu)

(Écrit sur du papier de toilette dans l'isolement de sa cellule de prison et passé,
dissimulé à l'intérieur de son corps, aux camarades à l’extérieur de la prison, 1980)



Mark