
ATELIER PHOTOBIOGRAPHIQUE 2025
QU’EST-CE QUE L’APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE DIT DE NOUS?Par Christine Delory-Momberger et Valentin Bardawil
Atelier limité à 3 personnes sur 4 week-ends : 20h dont 4h en individuel.
Prix : 950 €
8 mars / 15 mars / 22 mars / 29 mars 2025
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PROPOSITION
L’appareil photographique n’entre pas dans la vie du photographe par hasard. Il s’inscrit dans une histoire intime et personnelle lui donnant à comprendre le rapport de création qu’il/elle entretient avec le monde.
Ses productions artistiques recèlent certaines clés de constructions personnelles qui, une fois portées à sa connaissance, mises en mots et partagées, lui permettent de prendre conscience de la place tant artistique que politique - les deux n'étant pas séparées – qu’ils/elles occupent dans le domaine de l’art visuel. Il/elle saura ainsi poser au moment voulu les mots justes dans les temps impartis à la présentation de son travail et de s’ajuster personnellement aux contextes institutionnels.
Ces clés permettent au photographe tout autant de dégager les lignes de force de son parcours photographique, que de débloquer certaines impasses survenues dans un travail photographique en cours et de le faire aboutir dans une grande clarté.
Que ce soit en séances individuelles ou collectives, à partir d’une ou plusieurs séries, les ateliers photobiographiques menés dans le cadre de l’Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire, Photo Doc, proposent au photographe un accompagnement attentif dans le fil d’une mise en lumière d’évènements biographiques ayant déterminé son lien intime et créatif avec l’appareil photographique.
La production d’un récit narratif pendant l’atelier le/la conduira à mieux comprendre sa démarche artistique et à renforcer sa manière personnelle de prendre part à la transformation du monde.
Il sera également demandé aux participants la tenue d’un journal pendant toute la durée de l’atelier.
- QUELQUES MOTS DE JULIA DE BIERRE
Si vous n'étiez pas encore convaincu du pouvoir de transformation et d'action de la photographie sur le monde, voici quelques mots de Julia de Bierre, Fondatrice de la Galerie Huit Arles avec qui nous avons collaboré avec succès à la création de la performance "8 Shades of Memory" présentée en 2022 à 2024 Arles et prolongée à Paris.
"Au départ, j'étais réticente à l'idée de faire ce voyage dans le temps mais passer au crible les vieilles photographies de ma jeunesse m'a obligé à affronter des vérités inconfortables, voire douloureuses et rapidement les images défraîchies se sont peu à peu transformées en souvenirs "Sharp focus".
En plaçant ces images dans un "album de famille" et en enregistrant ma narration vocale sous votre direction, j’ai pu donner une forme tangible à ce qui semblait être un projet improbable.
Partager cette histoire particulière — qui raconte davantage que mon histoire personnelle — avec tant d’étrangers, et les avis favorables qui ont suivis, a été une expérience transformatrice. Elle a fait entrer la lumière dans des recoins sombres, a brisé des limites que je m'étais imposées et m'a donné une dynamique entièrement nouvelle.
Grace a vous, cette joyeuse exploration de l'intime m'a également permis de renouer avec la magie et le pouvoir de la photographie, ainsi qu'avec ses possibilités de réinvention !
Warm Wishes" Julia de Bierre, Fondatrice Galerie Huit Arles.
- QUI SOMMES-NOUS ?
Christine Delory-Momberger est anthropologue du vivant, universitaire, auteure photographe et fondatrice avec Valentin Bardawil de l’Observatoire des Nouvelles écritures de la photographie documentaire. Elle est également directrice du collectif de recherche international gis le sujet dans la cite Sorbonne Paris Nord-Campus Condorcet, professeure associée au département Littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval Québec et chargée d’enseignement à la Escola de Belas Artes de l’UFMG (université fédérale de Minas Gerais) au Brésil. Elle a publié plusieurs livres de photographie, d’essais et d’entretiens avec des photographes et elle a également co-écrit avec Valentin Bardawil deux ouvrages Le pouvoir de l’intime dans la photographie documentaire (2020) et Insurrection créatrice et Photographie documentaire (2020).
Valentin Bardawil est anthropologue du vivant et membre du GIS LE SUJET DANS LA CITÉ Sorbonne Paris Nord-Campus Condorcet. Il est également réalisateur et co-fondateur avec Charlotte Flossaut de Photo Doc et co-fondateur avec Christine Delory-Momberger de l’Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire. Il est l’auteur de plusieurs publications dans des revues nationales et internationales et il a co-écrit avec Christine Delory-Momberger deux ouvrages Le pouvoir de l’intime dans la photographie documentaire (2020) et Insurrection créatrice et photographie documentaire (2020), tous deux parus aux éditions Arnaud Bizalion. Il organise et participe à de nombreux événements alliant recherche et photographie documentaire, comme des symposiums, des colloques, des séries d’entretiens filmés ou écrits, creusant toujours plus profondément la construction intime et politique que porte tout travail documentaire.
- LE RETOUR DES 3 PARTICIPANTS
Ces quatre journées passées au sein de l’atelier PhotoBiographique ont représenté pour moi une expérience à la fois unique et profondément transformatrice. Elles m'ont offert un espace rare pour explorer mon histoire familiale et affiner les contours de mon parcours photographique.
Portée par l’écoute bienveillante de Christine et Valentin, je me suis toujours sentie accompagnée, soutenue et en confiance durant ces journées d’échanges intenses. La précision et la justesse de leurs retours, tant sur mes textes que sur les images partagées, m’ont permis de faire émerger des émotions longtemps enfouies — ou niées — et de clarifier mes intentions artistiques pour mettre en place une série cohérente, en accord avec ma pensée et mes sentiments. Les exercices avec les autres participant·e·s ont aussi contribué à établir une atmosphère de proximité et d’entente immédiate. Grâce à ces échanges nourrissants, je peux désormais orienter plus clairement le travail en cours, centré sur une histoire familiale bouleversée et sur la place que j’y occupe.
Portée par l’écoute bienveillante de Christine et Valentin, je me suis toujours sentie accompagnée, soutenue et en confiance durant ces journées d’échanges intenses. La précision et la justesse de leurs retours, tant sur mes textes que sur les images partagées, m’ont permis de faire émerger des émotions longtemps enfouies — ou niées — et de clarifier mes intentions artistiques pour mettre en place une série cohérente, en accord avec ma pensée et mes sentiments. Les exercices avec les autres participant·e·s ont aussi contribué à établir une atmosphère de proximité et d’entente immédiate. Grâce à ces échanges nourrissants, je peux désormais orienter plus clairement le travail en cours, centré sur une histoire familiale bouleversée et sur la place que j’y occupe.
En plongeant dans le passé de mes parents — notamment à travers les lettres écrites par mon père à ses parents et sa sœur au début des années 1960, et retrouvées dans une boîte après sa mort il y a dix ans ; en écoutant aujourd’hui ma mère âgée me confier des fragments de sa vie marquée par l’absence et les drames de ses parents, et en la photographiant bien en vie maintenant, alors que le temps lui est compté ; en tentant de recueillir la perception du vécu de ma sœur sur le chaos familial — je revisite ma lecture de ce passé et construis peu à peu une vision personnelle.
En créant mes propres images, mêlées à d’autres d’archives, je mets finalement à distance toute mémoire douloureuse et m’autorise à me projeter, enfin, vers un autre avenir photographique.
Tout cela n’aurait pas été possible sans la puissance révélatrice de cet atelier de grande qualité.
HC
En créant mes propres images, mêlées à d’autres d’archives, je mets finalement à distance toute mémoire douloureuse et m’autorise à me projeter, enfin, vers un autre avenir photographique.
Tout cela n’aurait pas été possible sans la puissance révélatrice de cet atelier de grande qualité.
HC

Il n’y a probablement pas de hasard dans les évènements qui se présentent à nous, dans ces moments où l’on ressent le besoin de quelque chose que l’on ne sait encore nommer.
Lorsque j’ai reçu l’information sur l’atelier photobiographique de PhotoDoc, j’étais dans cette quête, je travaillais depuis deux ans sur un projet personnel, aux ramifications tentaculaires dans lesquelles je me perdais. Je le quittais et y revenais sans parvenir à dégager une orientation qui m’aurait permis d’y voir plus clair.
Lorsque j’ai reçu l’information sur l’atelier photobiographique de PhotoDoc, j’étais dans cette quête, je travaillais depuis deux ans sur un projet personnel, aux ramifications tentaculaires dans lesquelles je me perdais. Je le quittais et y revenais sans parvenir à dégager une orientation qui m’aurait permis d’y voir plus clair.
Christine et Valentin m’ont aidée à poser les fondations à partir desquelles explorer le récit familial, d’en aborder les aspects intimes et douloureux, de ramener à la lumière les zones d’ombre en faisant une place à mes invisibles et à leur violence silencieuse.
À travers ce processus, les mots et les images ont pu entrer en résonnance avec mon ressenti intérieur, et de là s’est dégagée une orientation, un ancrage, je dirais autant psychologique que physique, pour continuer à explorer cette histoire familiale.
JB
À travers ce processus, les mots et les images ont pu entrer en résonnance avec mon ressenti intérieur, et de là s’est dégagée une orientation, un ancrage, je dirais autant psychologique que physique, pour continuer à explorer cette histoire familiale.
JB
Pendant ces quatre semaines d’atelier d’écriture photobiographique, j’ai vécu un grand voyage. Pour moi un voyage, c’est lorsqu’on explore les ressources de la rencontre. Comme tout processus créatif, écrire sa photobiographie part d’une nécessité profonde. Celle du besoin de comprendre non pas « qui je suis » mais « où je suis ». À l’instar du Petit Poucet, qui déposait des cailloux sur son chemin pour retrouver sa maison, j’ai déposé des dates sur mon parcours de vie pour comprendre ma réalité photographique. En remettant les faits chronologiquement, cinq repères importants ont parlé.
1ère image marquante « une photo de famille » prise par mon père : ma mère, mes deux frères et moi âgée de deux ans posant devant un champ de colza . Elle était encadrée en grand dans la maison familiale. C’est à partir de cette photo que je me suis créé un souvenir de famille heureuse. « Un paysage jaune ».
2ème fait marquant « Le premier appareil photo », grâce à l’atelier je réalise qu’il correspond à des périodes clefs :
3ème fait marquant « Le retour de mes pleines capacités d’expression » un an après la vente de la maison familiale, soit seize ans après le début de ma rééducation orthophonique. Je peux à présent poser des mots sur mon travail photographique.
1ère image marquante « une photo de famille » prise par mon père : ma mère, mes deux frères et moi âgée de deux ans posant devant un champ de colza . Elle était encadrée en grand dans la maison familiale. C’est à partir de cette photo que je me suis créé un souvenir de famille heureuse. « Un paysage jaune ».
2ème fait marquant « Le premier appareil photo », grâce à l’atelier je réalise qu’il correspond à des périodes clefs :
- Période où j’ai perdu la maitrise de l’expression écrite et orale, arrêté mon cursus universitaire et débuté une rééducation orthophonique.
- Période où je suis amenée à me déplacer fréquemment chez mes parents, en province. Ce qui induisait que mon atelier de création textile n’était plus suffisamment accessible. La couleur tout autant que les mots me manquaient.
3ème fait marquant « Le retour de mes pleines capacités d’expression » un an après la vente de la maison familiale, soit seize ans après le début de ma rééducation orthophonique. Je peux à présent poser des mots sur mon travail photographique.
4ème fait marquant : « la prise de conscience, à ce stade, que j’ai effectuée tout un cycle, un processus d’incarnation émotionnelle grâce à la photographie » pour me situer depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui. Parcours qui s’est accompli au travers du regard « révélateur » de Christine et Valentin. Ce cycle qui vient d’être traversé débute par une photo de famille, « un paysage jaune », qui était accrochée dans la maison où j’ai grandi. Ce jaune traverse six de mes séries jusqu’à la maison dont laquelle j’ai choisi d’emménager récemment car son salon est traversé par un faisceau de lumière jaune. Dans ma nouvelle maison s’y trouve d’ailleurs exposé un petit tirage de cette photo de famille. Ma maison étant devenue à son tour, le sujet de ma dernière série Maison jaune. « Fin d’un cycle. »
5ème fait marquant : le « début d’un nouveau cycle » : Atterrir. Cela devient le titre de mon nouveau travail en cours. C’est une méditation sous forme d’installation.
Quatorze images en résonance les unes avec les autres réparties en deux cercles symétriques, représentant deux mondes. Au centre de chacun, figure une image traversée par des forces centripètes qui l’entourent. Les autres images sont réparties en périphérie intérieure de ces deux cercles, chacun des cercles correspondant à un cycle de vie en continuelle transformation.
Christine et Valentin m’ont alors demandé de faire le choix de trois photos au sein de ces deux mondes. J’en sélectionne trois. Christine les dispose en triptyque. En accueillant ce triptyque, au travers du regard conjoint de Christine et Valentin, j’ai le sentiment d’avoir vraiment franchi des limites que je m’imposais jusqu’alors à mon insu.
SGC
5ème fait marquant : le « début d’un nouveau cycle » : Atterrir. Cela devient le titre de mon nouveau travail en cours. C’est une méditation sous forme d’installation.
Quatorze images en résonance les unes avec les autres réparties en deux cercles symétriques, représentant deux mondes. Au centre de chacun, figure une image traversée par des forces centripètes qui l’entourent. Les autres images sont réparties en périphérie intérieure de ces deux cercles, chacun des cercles correspondant à un cycle de vie en continuelle transformation.
Christine et Valentin m’ont alors demandé de faire le choix de trois photos au sein de ces deux mondes. J’en sélectionne trois. Christine les dispose en triptyque. En accueillant ce triptyque, au travers du regard conjoint de Christine et Valentin, j’ai le sentiment d’avoir vraiment franchi des limites que je m’imposais jusqu’alors à mon insu.
SGC

La reliance de mes mondes grâce à cet atelier d’écriture photobiographique.
Ce triptyque symbolise pour moi trois éléments : photo 1, L’atterrissage d’un passé, photo 2, L’interconnexion des mondes, photo 3, L’envol.
La rencontre révélatrice avec Christine et Valentin n’aurait jamais pu se faire, s’il n’y avait pas d’abord eu un rapport symétrique « entre » nous. Dis-je.