Le zoom de mars 2022 avec Laurence Leblanc

L’Entretien,

Où subsiste encore

C’est la photographe Laurence Leblanc que nous recevons pour ce Zoom du mois de mars. De manière exceptionnelle, il se présente sous la forme d’un film et non d’un entretien écrit. Cette captation a été faite le 15 février dernier durant le colloque international, Le paradigme du biographique à l’ère de l’Anthropocène organisé par le GIS LE SUJET DANS LA CITÉ, Sorbonne Paris Nord - Campus Condorcet.

Notre Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire présentait une table ronde Créer dans un monde relié dans laquelle était invitée la photographe au côté de Paul Ardenne et Gilles Picarel.

Dans cette vidéo de 30 minutes que nous vous présentons ici, Laurence Leblanc revient sur son parcours de photographe et sur les liens puissants qu’elle a toujours entretenus avec le Réel, elle nous fait entrer dans un intime qui nous révèle, pour reprendre ses mots, «comment le monde m’affecte et comment j’affecte le monde».




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Dans l’œil de Frédéric Martin,

Creuser l’incertitude



Un enfant, à l’âge indéterminé. Une plage. Sensation de chute, de déséquilibre. Le mouvement est là, le flou, le corps qui bascule. Tout bascule. Est-il entrain de se baisser ? Dans le cadre d’un jeu ? Ou bien est-ce autre chose, quelque chose de plus grave, de plus dramatique ?

Cette photo de Laurence Leblanc ouvre un champ de questions particulièrement vaste. Et c’est, il semble, ce qu’offre la photographie de plus précieux. Si, bien sûr, elle est un témoignage d’une partie d’une réalité que nous percevons, elle a ce pouvoir de nous inviter à interroger ce que nous voyions, à creuser l’incertitude. Nous pouvons nous contenter du premier signifiant, de ce que nous percevons immédiatement. Nous pouvons aussi dépasser celui-ci pour aller vers d’autres interprétations. Mais il paraît encore plus intéressant de chercher à comprendre pourquoi nous avons celles-ci. Peu importe que cet enfant chute, joue, bascule ou entame un mouvement de danse. L’important semble pourquoi nous projetons ça dans cette image-là. Bien sûr ceci est inhérent à nos histoires personnelles, nos passés et il ne s’agit pas de faire une thérapie à bon marché. Il s’agit plutôt de voir ce que nous investissons dans l’image et en quoi ça nous paraît fondamental.

Chaque photographie a son histoire, celle que le photographe a induit dans celle-ci en la prenant, mais chacune contient, pour peu qu’elle ait du sens, une myriade d’histoires projetées par le lecteur. C’est ce qui fait que la photographie, polysémique, plurielle, a une haute valeur narrative et qu’il  est réellement fondamental de se demander ce que nous nous racontons à son contact.

Et pourquoi.

Retrouvez le site de Frédéric Martin, 5 rue du︎︎︎