Les Photographies que valent-elles?

Par Gérard Barrière, 1976

Relancé par l’Urssaf pour le paiement d’un arriéré de 252,75€ concernant mon père au beau milieu de la ressortie de ce blog, et obligé de retourner fouiller dans les quelques papiers qu’il me reste de lui, je tombe sur cet article du journal Connaissance des arts de juillet 1976, signé Gérard Barrière, que je ne peux résister à partager. Faisant suite à un débat organisé par le journal, réunissant un parterre de photographes, galeristes, etc… on y retrouve Georges, aux côtés de Gisèle Freund, Robert Doisneau, Jean-Loup Sieff, Agate Gaillard, Jean-Philippe Charbonnier, pour ne citer qu’eux, tous venus réfléchir sur «l’arrivée d’un type d’objet radicalement nouveau, complexe et ambigu, sur le marché de l’art» : la photographie.

Et oui, il y a à peine quarante-cinq ans la vente de tirages photographiques n’allait pas de soi, un marché voyait le jour et il fallait mettre un peu d’ordre dans des pratiques par encore bien définies. C’était l’époque pas si lointaine où Bernard Plossu était considéré comme un «jeune talent» dont les tirages étaient en vente à 45€ et Edgerton un photographe «scientifique» à la «notoriété nationale» en vente à moins de 100€ en galerie. La célèbre héliogravure de Stieglitz, The Steerage, datée de 1907 et signée par lui, valait un peu plus de 800€… Une fortune.

L’époque a bien changé, il semble qu’aujourd’hui on réfléchit moins… mais on vend mieux !

Valentin Bardawil