Les années photographiques de Georges Bardawil




C’est désespérée mais confiante que j’interroge Georges Bardawil, le père de mon compagnon et co-fondateur de Photo Doc au sujet de ma recherche du parrain idéal pour l’édition 2014 de la foire PHOTO OFF dont j’étais en charge pour la direction artistique. Quelques jours plus tard il m’apprend une «mauvaise nouvelle»…. Keïïchi Tahara a dit «pourquoi pas !». Un immense sentiment de joie et de grande fierté a depuis pris la place de mes «belles» déconvenues.

Au delà de ce qui nous lie à la photographie, ce blog est l’histoire d’un précurseur. Cette magie de la rencontre, de la photo idéale, Georges Bardawil l’a apprivoisée pendant plus de 50 ans à cheval sur trois siècles de photographie —rien que ça !— au contact de Paul Strand, Doisneau, Martine Franck, Jacques Henri Lartigue, Auguste Sander, Ernst Haas, René Burri, Bernard Plossu et tant d'autres, tout en devenant —oh miracle! le dernier chef d’atelier d’une des plus anciennes sociétés d’ébénisterie photographique de France… et surement du monde.

Quoi de plus magnifique que de vous faire partager ici un trésor qui au fil de nos discussions a ébloui mes yeux forcément novices et a donné l’idée de ce blog où Georges nous livre ses instants rares, traces d’une époque phare pour la photographie où tout commençait… ou presque…
Charlotte Flossaut




Alfred Stieglitz, 8 jours avant sa mort © Henri Cartier-Bresson

Entre quat’z-yeux, avec Henri Cartier-Bresson.

Par Georges Bardawil, 2014

J’avais alors rappelé à Henri, tous ceux dont il avait photographié les derniers instants : Stieglitz mais aussi Gandhi, quelques heures avant son assassinat, puis Marcel Duchamp, peu avant qu’il ne meure. J’en avais conclu : « De deux choses l’une : ou tu as beaucoup de chance avec les scoops, ou tu portes peut-être malheur. » …




1974, Keiichi Tahara.

Par Georges Bardawil, 2014

Il m’apprit donc, ce jour de juin 1974, comment parti de Kyoto à l’occasion d’une tournée de la troupe théâtrale du Red Budha dont il faisait partie, il était arrivé à Londres, puis à Paris pour n’en plus repartir…
 



© René Burri

Dernier coup de fil à René Burri.

Par Georges Bardawil

Je recevais souvent de lui, de l’autre bout du monde, des cartes postales me disant, entre deux escales, qu’il pensait à moi ou pour me rappeler le riz basmati de notre dernier dîner dont il était friand…





© Robert Demachy

Histoire, un peu décousue, d’un portfolio devenu rare par un regrettable concours de circonstances.

Par Georges Bardawil, 2014

Ce portfolio des Editions Sepia crées pour la circonstance devait être le premier d’une série consacrée aux grands maîtres de la photographie. Il restera sans suite et la grande majorité des exemplaires de ce Robert Demachy, connurent la «fin malheureuse» que je racontais à Bernard Perrine…






Une pensée pour Roméo Martinez.

Par Georges Bardawil, 2014

Quand je lui avais proposé de faire ce texte sur Demachy, il m’avait promis de rechercher dans le fouillis de ses archives, un des premiers numéros du Caméra des années 30 à l’époque où Adolf Herz, son premier éditeur, mettait le Pictorialisme à l’honneur…




Comme un cheveu dans le blog.

Par Georges Bardawil, 2014

Ce blog dans lequel, il apprend que je me lance (il n’ose pas me dire : «bien sur le tard»), lui a donné l’envie d’aller se replonger dans sa collection des numéros de ce PHOTO JOURNAL «qui lui avait mis le pied à l’étrier».
En relisant cet éditorial écrit voilà 35 ans, je trouve que mes écrits d’alors n’avaient pas pris le coup de vieux que je craignais. A vous d’en juger…

 




Walter Carone, un beau-frère photographe et entreprenant.

Par Georges Bardawil, 2014

C’est en 1966, en été, qu’il me demanda mon avis sur ce magazine de photo pour les amateurs qu’il rêvait depuis longtemps de faire et auquel il pensait sans arrêt depuis qu’il s’était quelque peu assagi. Il en avait tout en tête, jusqu’à la moindre rubrique, jusqu’au titre, tout simple PHOTO…


Romeo Martinez © Henri Cartier-Bresson

Un article sur l’ami Martinez retrouvé dans PHOTO JOURNAL.

Par Georges Bardawil, 2014

Tout de suite, dans le numéro UN par lequel je commence, mes yeux tombent sur une double page ouverte, bien sûr «par hasard»: c’est le premier Gros Plan, que déjà, je consacrais à… Roméo Martinez…

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Du passé faisons table ouverte. Deux “scoops” sortis de PHOTO JOURNAL.

par Georges Bardawil

C’est ainsi que le «Scoop» que je retrouve dans ce PHOTO JOURNAL de décembre 1979, donne un air certain de déjà-vu aux images qui nous sont complaisamment fournies ou décrites dans nos magazines et sur nos écrans de ces derniers temps…






Le hasard fait décidément bien les choses… La naissance de PHOTO JOURNAL.

Par Georges Bardawil, 2014

Autre innovation de PHOTO JOURNAL la planche contact du mois représentant une photo célèbre cernée au crayon rouge par le photographe parmi les 36 autres. Une photo et sa planche de contact par mois. Un court texte l’accompagnera. La première sera l’incontournable portait du Che par René Burri. J’en ai fait le premier texte…





150 ans de reportage. Un document exceptionnel.

Par Jean-Claude Gautrand, 197…

Puisque nous sommes dans une rétrospetcive des articles tout droit sortis des magazines photographiques dirigés par Georges, il me semblait impensable de passer à côté de cette étonnante double page de Jean-Claude Gautrand, paru dans le NOUVEAU PHOTO CINEMA, retracant les origines et divers courants de la photographie depuis ses débuts au XIXe, jusqu’à la fin du XXe siècle.
Comme l’auteur nous l’apprend en commençant son texte, c’est l’écrivain Henri Beyle, né en 1783 et plus connu sous le pseudonyme de Stendhal qui introduit le mot anglais “
Reporter” dans la langue française…


Et si niepce n’avait été que le père putatif de la photographie ?

Par Georges Bardawil, 2014

J’avais pour ma part, complètement oublié que le premier chapitre de cette ambitieuse Histoire de la Photographie promise à une mort en bas âge, s’ouvrait sur les pages pour le moins prémonitoires d’un certain Tiphaigne de la Roche décrivant l’invention de la photographie plus de 60 ans avant que Niepce ne se charge des détails expérimentaux…



Gravure de l’Atelier Gilles-Faller

Comment je me retrouve à la tête d’une société presque aussi vieille que la photographie.

Par Georges Bardawil, 2014

Un ou deux mois après j’étais le Président Directeur Général de la dernière et plus ancienne société d’ébénisterie photographique de France, et donc sans doute du monde. Et cela allait de pair, bien sûr, avec la petite chambre en miniature, qui restait dans la société et dont j’allais profiter tout à mon gré…


À l’atelier Gilles-Faller, 2 surprises m’attendent.

Par Georges Bardawil, 2014

J’ouvris la pochette et en sortit un petit objet singulier et plutôt lourd, composé d’un petit manche métallique solidaire d’une barrette en ivoire prise en sandwich entre deux plaques du même métal. Un seul des côtés de la tranche d’ivoire, était marqué de deux points noirs. J’interrogeai gentiment, Monsieur Lamotte, des yeux : «C’est le diamant de la société, me dit-il. Il est là depuis toujours et se transmet de chef d’atelier en chef d’atelier… »



Les Photographies que valent-elles?

Par Gérard Barrière, 1976

Relancé par l’Urssaf pour le paiement d’un arriéré de 252,75€ concernant mon père au beau milieu de la ressortie de ce blog, et obligé de retourner fouiller dans les quelques papiers qu’il me reste de lui, je tombe sur cet article du journal Connaissance des arts de juillet 1976, que je ne peux résister à partager. L’auteur s’interroge sur «l’arrivée d’un type d’objet radicalement nouveau, complexe et ambigu, sur le marché de l’art» : la photographie…
VB



© Henri Cartier-Bresson

1978, Rencontre avec Raul Beceyro, l’auteur inspiré d’un essai sur une photo de Cartier-Bresson.

Par Georges Bardawil, 2014 & Raul Beceyro, 1978

Il était lui même l’auteur d’un essai dont il m’apportait une copie, sur 7 photographies exemplaires de photographes qui ne l’étaient non moins. Henri Cartier-Bresson, était le seul des sept encore vivant (Paul Strand s’était éteint deux ans plus tôt). Si le choix me paraissait dans l’ensemble, représentatif et cohérent, celui de cette photographie, ne manquait pas de m’intriguer…



Comment je ne suis pas devenu photographe.

Par Geoges Bardawil, 2014

Quand j’y repense, j’ai le sentiment d’avoir été pendant ces sept ou huit années, rien qu’un de ces chiens qui se croient libres au bout de leur laisse extensible. L’air de rien, discrète, la photographie avait l’art d’être toujours là pour me faire retomber, comme par hasard, au moment propice, sur ces photographes dont dans le temps, tout jeune, j’avais découvert les images…