Le 17 janvier 2026, 19h-23h
La gratitude : Une alliance avec le vivant

Ce Banquet des vivants s’inscrit dans le cycle : Voir le visible

Une évènement en collaboration avec :
le GIS LE SUJET DANS LA CITÉ Sorbonne Paris Nord - Campus Condorcet
&

Le Vent se lève !

Zone libre d’art et de cultures, éthique et solidaire
181, avenue Jean Jaurès
75019-Paris
M. Ourcq

ATTENTION NOUVEAU CYCLE!
«C’est avec un évènement annulé 48H avant sa tenue que nous sortons de notre exploration de l’invisible pour amorcer un nouveau cycle intitulé «Dialogue avec le visible». La thématique «La gratitude : Une alliance avec le vivant» reste la même pour ce 4e Banquet de vivants qui est bien plus qu’un report du précédent.
Le choix de considérer cette édition comme l’amorce d’un nouveau cycle s’est imposé à nous après l’annulation impromptue de décembre dernier et des conséquences auxquelles il a fallu faire face. Ce sont ces transformations intimes qui nous ont
conduits à considérer ce «non-évènement» comme un acte de création ultime dans le dialogue avec l’invisible que nous avions amorcé avec la conception du Banquet des vivants et qui nous permettent aujourd’hui d’entamer une nouvelle étape avec le visible.»


Inscriptions ouvertes prochainement ! 

Avec Jean-Claude Bourguignon

“Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance.”

René Char / Le marteau sans maître

Dans le sillage des trois précédents banquet des vivants qui mettaient successivement en scène et en création le moment de la mort, les interrelations agissantes des vivants avec leurs morts, puis la transmission dans son geste sensible, augurant ainsi d’un continuum réflexif et créatif, cette présente édition se propose d’envisager la délicate notion de gratitude pour en explorer sa profondeur et ses paradoxes.

S’écartant de la tendance actuelle prônant la gratitude comme remède à l’existence, source d’optimisation de qualités premières comme l’estime de soi, la propension à l’optimisme et l’entretien de l’espoir, elle contrerait certaines tendances négatives comme l’envie, la dépression, le sentiment de solitude et le matérialisme, elle induirait à la résilience, faciliterait le nouage de relations humaines solides et porterait par ailleurs, ses vertus à bonifier la santé en augmentant la production de substances neurochimiques.

Cette vision marchande et repliée sur un soi en gestion comptable de sa vie reprend sans état d’âme et en les détournant des préceptes issus de courants spirituels, en oubliant ce que la gratitude infère comme fondements dans sa dimension éthique et sa relation vive avec le cœur d’un «exister» se tenant dans un «vivre» avec ce que vivre a d’inouï (Jullien, 2024). Et c’est à cet endroit, dans la reconnaissance que ce vivre advient dans un écosystème interrelationnel de vivants et de non vivants reliés où chacun porte sa part que la gratitude trouve à s’accomplir.

La gratitude, murmuration sensible d’un lien intime avec le vivre dans ses intensités avec soi, avec «l’Autre comme soi-même» (Jullien, 2024) vivant et non vivant, en conscience d’être de cette Terre (Latour, 2021), scelle un pacte d’alliance. C’est un moment de grâce et d’ouverture, un mouvement de soi dans l’accueil et la reconnaissance du don reçu et reconnu et de l’échange en retour d’un contre-don. La gratitude tient de l’éthique de la responsabilité, elle m’engage dans mon entier dans une histoire du monde où le prendre soin tient lieu d’une écologie de restauration du vivant face aux violences des sociétés néo-libérales et aux dévastations de l’Anthropocène. 

Mais la gratitude a ses ambiguïtés. Est-elle mue par un réel sentiment envers l’autre ou ne serait-ce pas justement cette autre forme d’évitement, de mise à profit de soi dans un semblant de stratégie tributaire? Une manifestation ostentatoire de gratitude ne recouverait-elle pas à certains égards une esquive à toute impression de dette qui engagerait du lien? Ou bien encore la gratitude, empreinte culturellement et socialement de ses logiques ne rencontrent-elle pas forcément un sens commun comme le montrent de nombreux récits mythologiques?

Nous partirons à l’aventure « par le mieux » (Deleuze) une improvisation, un chant, une musique, de la danse, etc. Toutes les propositions sont les bienvenues. Cette création participative fera apparaître au cours de la soirée des figures du vivant, à la fois singulières et collectives qui seront autant de manifestations de modes d’agentivité et  d’existence mais aussi de constructions d’un en-commun solidaire.

Saisissons ensemble au cours de cette soirée ces moments de grâce et de beauté, émanations d’un vivant créateur qui sont autant de précipités d’existence et de sagesse.                    

Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil

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François Jullien (2024). Vivre enfin. Paris : Plon.
Bruno Latour (2021). Qui suis-je ? Paris : Les empêcheurs de tourner en rond.  
                                                                                         


Programmation en cours,



INTRODUCTION À LA SOIRÉE

Christine Delory-Momberger / Anthropolgue du vivant, Universitaire, photographe, fondatrice du GIS LE SUJET DANS LA CITÉ Sorbonne Paris Nord - Campus Condorcet et co-fondatrice de l’Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire.

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           LA GRATITUDE : UN ART D’HABITER LE MONDE EN ALLIANCE AVEC LE VIVANT
Discours d’ouverture.


Augustin Mutuale / Philosophe, professeur des universités en sciences de l’éducation, recteur de la Faculté de l’éducation à l’ICP Paris.
Habiter le monde commence peut-être par un geste simple, reconnaître ce qui nous relie. Dire merci, non comme politesse ni comme dette, mais comme manière d’entrer en présence et d’ouvrir en soi un espace pour l’autre, humain et plus qu’humain. La gratitude ne relève pas de la comptabilité, elle naît de la donation silencieuse de la rencontre qui dépasse infiniment la simple interaction. Elle devient alors un art, une manière d’habiter la terre avec justesse et délicatesse. Ce soir, au Banquet des vivants, je voudrais célébrer cet art discret par lequel le monde devient possible dans un bouquet des merci.
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LA JUSTICE AU RISQUE DE L’INGRATITUDE
Conte

Youcef Boutaleb / Auteur-compositeur, chanteur, musicien, conteur.

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DÉSIRER ENCORE L’IMAGE
performance avec projection d’un diaporama de photographies.

Selma Bella Zarhloul / Fondatrice la volante galerie, accompagnement formation stratégie, acteurs culturels et artistes. Vice-secrétaire les filles de la photo
De mon image à la vôtre, de l’intime au collectif, l’image engage nos corps autant que nos regards. De l’autre côté du miroir, son corps résiste, se déforme, se laisse ausculter jusqu’à l’épuisement. Travailleuse de l’image, je la pousse dans ses retranchements pour préserver le désir face à un artefact avalé par milliers. Car même artificielle, produite, l’image mérite gratitude : elle est un fait psychique qui nous relie et nous met en conscience, c’est interroger ce qu’elle fait au corps, ce qu’elle dit de moi, de vous. Et dans ce face-à-face, une seule gratitude subsiste : celle d’un corps encore capable de sentir, de voir, de désirer.

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UNE INITIATION À LA GAÏA-CULTURE ET LA PRATIQUE DE GAÏA TOUCH
Performance

Ella Blissova / Autrice, médiatrice culturelle, conseillère en fleurs de Bach.
La Gaïa-culture est un art de vivre qui considère la Terre comme un être cosmique animé. Pour rétablir notre lien personnel et collectif avec ses consciences, cette approche artistique offre des outils concerts (lthopunncture, cosmogrammes, rituels) pour ceux qui aimeraient co-créer un monde plus harmonieux, une nouvelle symbiose entre la Nature et l’Humanité.
Les rituels de Gaïa-Touch mettent en résonance le corps, l’imagination et les formes éthériques autour de nous. C’est un langage corporel qui nous ancre à Gaïa  -l’âme de notre planète, qui relie Terre et Ciel, élargit la conscience rationnelle, et nous remet en contact avec les vibrations des lieux.


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88 JOURS | JOURNAL PHOTOGRAPHIQUE
performance avec projection d’un diaporama de photographies.

Khanh /Artiste,  photographe, comédienne.
88 jours est un journal photographique émotionnellement biographique né d’une quête de sens et de réconfort durant une période particulièrement éprouvante. Pendant la chimiothérapie, alors que mon corps faiblissait de jour en jour, je me suis accrochée à la beauté fugace des petits instants de grâce qu’offre la vie. Pour me donner un objectif quotidien, j’ai décidé de publier chaque jour sur Instagram une photographie extraite de mes archives, reflétant mon état intérieur ou mettant en lumière un détail fort ou positif de la journée.
Ce journal aura duré 88 jours, interrompu par l’épuisement physique. Longtemps considéré comme un échec, il m’apparaît aujourd’hui comme un recueil intime de ces moments précieux face à l’adversité, et une ode à la beauté de la vie.
Je le présente pour la première fois au BANQUET DES VIVANTS.


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GRATITUDE : A RAJOUTER DANS LES DEVOIRS  HUMAINS
avec projection d’un diaporama de photographies

Françoise Schein / Artiste de formation urbaniste.
Travailler pendant 20 ans avec les enfants déshérités ( des favelas) au Brésil fut un honneur; je leur dois une vraie et profonde compréhension du monde.

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ÉLOGE DU RIEN
Performance

Valentin Bardawil / Anthropologue du vivant, auteur, réalisateur, co-fondateur de Photo Doc et de l’Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire.
Si dans une société productiviste nous sommes incités à célébrer les projets et les réussites, je vais exprimer ma gratitude à tous ceux qui me/nous ont permis de me/nous construire dans l’échec et le refus.

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CHANSON KABYLE
Musique

Youcef Boutaleb / Auteur compositeur, musicien, conteur.