Agence Révélateur


Olivier Bourgoin

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Dan Aucante

Fire Game



À la recherche de ce moment suspendu, dans la diversité du territoire français, je vais à la rencontre d’adolescents pour réaliser leurs portraits, seuls ou en groupes. Ces portraits sont à la fois le miroir tendu à ces adolescents, conscients et partie prenante de ce processus photographique, mais également une tentative de capturer les bouleversements intérieurs de ces jeunes, dans leur rapport à l’ espace et à eux-mêmes. Volontairement éloigné du reportage, « Fire Game » s’ envisage comme une recherche personnelle, n’ayant pas vocation à donner de réponses, mais à saisir des émotions, des interrogations, des indéterminations, à relever des indices, adjoignant le sensible à une approche documentaire du sujet.



Christine Delory-Momberger

L’entaille de l’exil



Une fouille qui jamais ne cesse. Toujours le chemin va, et toujours il me ramène à cette terre des commencements. Terre secrète, voilée des brumes de l’oubli et plombée du silence des exils de sa famille. Lieu hors du temps, lieu de l’écart où affleurent des images, saisies dans la fugacité de leur passage. Des visages apparaissent, des corps se donnent, des mémoires se dessinent. Et toujours je reviens à cette terre houlée de réminiscences qui m’habite et me montre la voie. L’exil, une entaille dans la chair de l’intime, scellant l’alliance avec un monde en déroute, est un mode souvent forcé d’existence mais il devient une force vive de connaissance et de transformation dans un en-commun de résistance.



Valérie Gondran

Les objets de mon père



Mon père est mort en 2002. Il y a 20 ans. 20 ans ça n’est pas rien, c’est une génération. Je me suis posée cette question : Quels objets restent de lui, chez moi ? Je suis partie à la recherche de ces objets. Dans tous mes lieux de vie : maison, bureau, garage et voiture. J’ai fait un inventaire photographique de ces objets, au fur et à mesure. J’ai noté où je les avais trouvés, et je les ai décrits. Quels sont les objets que l’on conserve d’un parent et pourquoi ces choix ? Ils sont partout ces objets. Presque dans chaque pièce, y compris dans ma voiture. Ils ont en commun le fait de me relier à mon père et à mes ancêtres. Leur pouvoir narratif est extrêmement fort. J’ai l’ impression qu’on perçoit mon père à travers ces objets. Moi, sa fille, je le retrouve.



Damien Guillaume

La solitude de l'homme



"Pas d’espoir. Une lueur. Vide. L’ombre est jolie mais te laisse seul. Seul qui regarde la beauté, seul qui regarde l’horreur. La lumière est belle sur ton visage solitaire.
Rien. Descend donc de ton piédestal petit homme. L’ombre et la lumière te dessinent, toi tu ne dessines que du noir. Peur du noir. Du vide."
Damien Guillaume



Irène Jonas

Le temps d’un trajet



"Ensemble, sans se connaître, nous avons arpenté le même quai et nous sommes glissés à notre place réservée. Nous avons regardé le même paysage défiler et parfois même avons parlé avec notre voisin.e. Nous roulons tous dans la même direction... Puis à chaque arrêt, il y en a qui descendent, seuls ou par petits groupes. Qu’advient-il alors de ces personnes qui s’engouffrent vers la sortie de la gare. De ceux, qui réunit quelques heures dans une même unité de temps et de lieu, s’évaporent sans un regard."

Irène Jonas



Estelle Lagarde

La peau des autres



En déroulant l’histoire d’un seul être, vous pouvez dire presque tout du monde.
Asli Erdogan

"C’est en réalisant une prise de vue photographique que je rencontre Karine, une des figurantes.
C’est en prenant conscience de la teneur de son handicap qu’au fil des jours l’envie de faire un travail avec elle, vient, comme ça, naturellement. Écrire pour témoigner de son parcours, écrire SES mots. Photographier la vie de Karine, la résilience de Karine, effectuer une recherche avec ces questions que l’on se pose ou que l’on pourrait se poser, nous, personnes «normales», sur le handicap, et la dépendance.
Karine est une miraculée. Elle a survécu là où bien d’autres meurent. Cela fait près de 30 ans maintenant.
Avoir l’ambition de changer un tout petit peu le regard que l’on porte sur les personnes de grands handicaps, tel est l’objectif de ce projet de livre La peau des autres."
Estelle Lagarde




Laure Pubert

Je marcherai sur tes traces





Quand je suis partie en Norvège, il s’agissait d’une quête. Une absence. La possibilité d’un lien qui n’aurait pas disparu. Partir vers cet autre dont j’avais vu se dessiner l’ombre au cours de l’une de mes lectures, celle du roman de Tarjei Vesaas - Les oiseaux. Ce voyage répondait à une urgence : celle de donner vie et matière à un personnage de roman qui me hantait, Mattis, le passeur solitaire des Oiseaux de Tarjei Vesaas. Ce que je voulais c’était montrer ces connexions physiques et mentales qui nous relient les uns aux autres, comme elles nous reliaient à Mattis. Faire jaillir cette mémoire profonde d’une histoire commune.
Laure Pubert




Michael Serfaty

Je vous écris avec la chair des mots



"Scruter l’humain, le féminin le plus souvent
Les visages, les peaux, les sédimentations d’histoires, singulières ou collectives, inscrites dans les corps, dans les mots.
Deviner leurs contours,
inventer leurs choix,
imaginer quelles hésitations
Pister les traces, aux aguets des indices, patiemment, tendrement,
Pour ces destins, ces regards, souvent griffés aux ronces de l’existence, déchus, courageusement élaborés, ou filant au gré des vents
sur les pointillés de chemins tracés par avance,
par les hommes, les cultures ou les failles du monde
Inventer un langage visuel, à chaque fois,
pour dire au plus juste, pour montrer au plus près,
sous la surface ou à l’effleurer,
l’ad-venu."
Michael Serfaty