Galerie Eliacheff - Paris


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Eva Rodgold

Les synthèses d’Eva RODGOLD

Une « enfant cachée » de la guerre devenue artiste, portraitiste et photo-journaliste.


Née à Paris en 1931 dans une famille d’immigrés juifs polonais, Eva Rodgold passe son enfance dans le quartier pauvre de la Buttes-aux-Cailles où tout un yiddishland se réunit.

Au début des années 50, elle entre à l’École Nationale des Arts décoratifs. Elle marque ses camarades et professeurs par ses dessins d’une grande liberté et intensité où s’exprime une révolte profonde et indicible : sa vie d’enfant cachée durant la seconde guerre mondiale, son père raflé par des gendarmes français, puis déporté au camp d’Auschwitz dont il ne reviendra jamais...

A partir des années 60 elle fait l’acquisition d’un Leica M3.  Elle photographie les moments simples de la vie parisienne et de sa banlieue, dans le sillage de la photographie humaniste. Elle devient photographe portraitiste et photo-journaliste.

Entre le dessin et la photographie se forme une synthèse existentielle. Côté photographie, elle immortalise la liberté joyeuse de la France de l’après-guerre, côté dessin, elle ravive les fantômes des disparus.

Cette synthèse se retrouve à la fin des années 60 alors qu’elle est élève au laboratoire audio-visuel du musée de l’Homme dirigé par Jean Rouch. Elle y réalise un court métrage : La Grande Rafle, commémoration des camps de concentration à travers lequel s’exprime la tragédie de l’histoire et l’espoir d’une humanité meilleure.
Par Nitaye Eliacheff

La rencontre avec GEORGES KOSKAS
Les synthèses d’Eva RODGOLD (suite)

Eva Rodgold fréquente de nombreux artistes dont le peintre Georges KOSKAS, figure majeure de la peinture abstraite des années 50. En 1979, Eva RODGOLD et Georges KOSKAS créent et exposent les photos-peintures à la galerie Raph’. L’exposition s’intitule « Saintaises ».

Cette synthèse entre un peintre et un photographe exprime de façon radicale la volonté des artistes de leur génération d’abolir la division entre photographie et peinture.

Dorénavant Eva dessine sans cesse et réalise des découpages pour tenter de raviver la mémoire des disparus dans un souci de transmission.

La transmission entre la génération des survivants et la génération d’aujourd’hui constitue sa dernière synthèse.