« One for you one for me », c’est la phrase qu’Arno va répéter tout au long de ses voyages. Parti à l’aventure avec sa chambre photographique, il fait des portraits dans différents pays du monde, en développant toujours deux clichés : « une pour toi, une pour moi ».

Le projet « One for you one for me » dure plus de cinq ans, de 2012 à 2018, et regroupe une collection de photographies instantanées prisent dans 9 pays. Ce projet est double : c’est à la fois une recherche artistique et une aventure humaine.

Le choix de la chambre photographique relève d’une exigence artistique et esthétique. À une époque où l’image est devenue universelle et éphémère, la chambre polaroïd est un retour à la patience de la prise d’image. Pour les sujets photographiés, il s’agit aussi d’une occasion unique d’obtenir un portrait - chaque photo est un événement.

Il y a quelque chose d’unique dans le projet « One for you one for me » , c’est l’idée folle de transporter un appareil que plus personne n’utilise, en choisissant un format coûteux en rupture de fabrication, et en donnant la moitié des clichés sur place. Le choix du format et le concept de donner une photo sur deux implique de bien choisir chacun des sujets qui sera photographié, et de prendre son temps avant de déclencher. Pour chaque clic, c’est des mois de travail pour collecter les boîtes, et c’est 16 kg de matériel à transporter à l’autre bout du monde.

Aujourd’hui, alors que les pellicules ne sont plus fabriquées, les polaroïds utilisés sont les derniers témoins d’une méthode qui a disparu.

« Jusqu’à la fin, ce projet a toujours été porté par la passion, et non par la raison. Je n’ai jamais calculé combien de temps ou d’argent a été dépensé dans ce projet – pendant cinq années, il faisait partie intégrante de ma vie. »

Propos recueillis et rédigés par Alice CATHERINE.