Galerie Écho119


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Dana Cojbuc

Yggdrasil



À l'occasion d'une résidence sur l'île de Halsnoy en Norvège, Dana Cojbuc réalise la série photographique Yggdrasil; du nom de l'arbre-monde de la mythologie norvégienne.
Dans ses images, l'artiste mêle photographie et dessin pour capturer le réel et l'investir de ses rêves.

Une image ou un paysage ne deviendront nôtres que lorsque l’on y aura placé une parcelle de soi, intime et secrète – fragments de rêve ou vague d’imaginaire – qu’un souvenir viendra s’y accoler ou que nos désirs viendront l’investir.

Dana Cojbuc



Chieko Shiraishi

La traversée des cerfs



Les images de la série Shikawatari,qui semblent presque avoir été réalisées à la mine de plomb, ont été prises dans les paysages d’hiver de l'est de Hokkaido (au nord du Japon). Le thème central est un troupeau de cerfs que Shiraishi a suivi sur plusieurs années, parfois de loin, parfois en s’approchant lorsque cela était possible. Semblant animés d’un espace-temps propre à chacun, les herbes, les pierres, les nuages et les animaux sauvages se détachent puis disparaissent tour à tour dans les grandes étendues enneigées, les lacs gelés et les forêts arides.

Ces clichés, où la présence humaine se fait silencieuse, dévoilent l’errance de la photographe et sa confrontation à ce royaume où vivants et esprits mystiques se rencontrent. On se retrouve à notre tour devant les images de Shiraishi, guidé par les cerfs, transporté aux portes de ce monde enchanté et sacré.



Tokyo Rumando

Orphée



« Je suis photographe, spectatrice, artiste, thème, et réalisatrice tout à la fois. La création d’images n’a aucun sens si je ne peux pas représenter la globalité de mon univers ». C’est ainsi que se décrit l’artiste japonaise Tokyo Rumando.

Son premier pied dans le monde de la photographie se fait par le biais du mannequinat. Elle pose alors entre autres pour Araki, Daido Moriyama et d’autres. C’est à ce moment que Rumando décide de s’emparer de l’appareil photo pour l’orienter sur elle-même, dans un besoin de (re)trouver sa propre identité; de poser son propre regard sur elle. Elle se met alors à créer mille persona qu’elle met en scène pour explorer les différentes facettes de sa personnalité et de sa féminité, challengeant aussi ce-faisant la perception de celui/celle qui regarde ses images.
Sa série Orphée (2012-2013) est dans la continuité de ce travail, où Rumando recourt à l’autoportrait comme moyen d’introspection.
Dans la mythologie grecque, Orphée entreprend de voyager dans le monde des morts pour ramener dans le monde des vivants sa bien-aimée Eurydice. Brisant l’interdiction de se retourner avant d’avoir atteint l’autre rive, il se retrouve devant la mort en personne et perd à jamais sa femme.
En nommant sa série du nom d’Orphée (qui est également le titre éponyme du film de Cocteau), Tokyo Rumando interroge sur la nécessité, pour un.e artiste, de regarder dans les profondeurs de ses propres abysses.
Rumando se tient ici devant un miroir rond. Ce hublot devient le passage vers son subconscient, montrant, exacerbant ses souvenirs enfouis, ses cauchemars, ses fantasmes, ses rêves.
Ritualisant ce face-à-face avec ses propres démons – parfois complètement nue, parfois armée du fantôme de Mishima ou d’une brosse à dent – elle applique la politique de la terre-brûlée : mieux brûler (et se brûler) pour se voir renaître transformée, fécondée par les cendres du passé.

La série Orphée a été exposée à la Tate Modern (Londres) en 2016 dans le cadre de l’exposition Performing for the Camera