GALERIE LE 247



Simon Lourié et Thierry Villeneuve


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Sébastien Tixier, Julien Pebrel



Le 247 a ouvert ses portes en 2015 dans le 18ème arrondissement de Paris, dans un quartier peu fréquenté des galeries d’art. Ses créateurs, Simon Lourié et Thierry Villeneuve en font un lieu ouvert aux projets d’exposition inédits et aux démarches atypiques. Accompagnées de vidéos ou d’installations, les photographies contemporaines et documentaires y sont à l’honneur.

La galerie s’investit généralement dans les premières expositions de jeunes artistes ou dans des projets encore jamais montrés. Elle fait la part belle aux artistes français et internationaux dont l’acuité et l’audace dénotent un vrai souci d’ouverture sur le monde, une expression affirmée et un engagement personnel.

Sébastien Tixier

Devant moi la banquise s’arrête et s’ouvre sur la mer, calme et immobile. Je me tiens à quelques mètres, assis au bord du traîneau à l’arrêt ; sur cette glace qui, au-dessus de l’eau, s’étend derrière moi sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à l’habitation la plus proche. Mes pensées vagabondent, mais ici, au point le plus au nord de mon voyage, je mesure l’étendue des contrastes de cet immense territoire. Allanngorpoq peut être traduit par “se transformer” depuis le Groenlandais.

Julien Pebrel

Au km 0 du Danube, le vieux phare de Sulina n’est plus qu’un symbole. Porte orientale de l’Union Européenne depuis l’adhésion de la Roumanie en 2007, il n’éclaire plus un seul cargo. Au début du siècle dernier, la Mer Noire s’est retirée en contrebas, découvrant quelques parcelles de terrains en friche autour de l’édifice. Au même moment, la Commission Européenne du Danube s’en allait, et avec elle une pléiade de négociants turcs, grecs, allemands, français, lipovènes russes et casaques ukrainiens. Dix consulats ont descendu leur drapeau. Le français a perdu son rang de langue officielle et la Roumanie a repris ses droits sur ce territoire déserté. Depuis, la ville n’a cessé de croire en sa rédemption.



Gil Rigoulet, Francesco Merlini



Gil Rigoulet

Dans les années 1970-80, l’Angleterre c’était la traversée de la Manche. Pas de tunnel à l’époque. Les ferries étaient souvent bondés, j’avais 20 ans. La Grande-Bretagne m’attirait comme une planète lointaine. La rue en était la vitrine et j’y plongeais mon appareil photo sans complexe. Les photos, je les prenais pour moi. Ces images sont restées dans mes classeurs durant 30 ans mais elles sont fondatrices de mon travail de photo reporter. Elles ont permis de me former l’oeil, de poser ma photographie, de dialoguer avec humour et compassion sur la vie du monde et de percevoir où nous mènent ces sociétés dans leurs rituels...

Francesco Merlini

Pendant trois ans, j’ai pris ces photos en Italie, en France, en Turquie, en Thaïlande et au Kosovo. J’ai photographié des lieux qui m’étaient inconnus, des êtres qui m’étaient étrangers. Le ash de l’appareil photo agissait alors comme un révélateur, découvrant à mon propre regard la véritable nature de ce que je photographiais. Nature profonde qui m’avait jusqu’alors échappée. Ces images sont des reliques de l’invisible. Chacune d’elle représente ce qu’elle représente, sans autre interprétation possible. Chacune d’elle est une carte du Tarot, l’unique représentation d’une perception collective...