GALERIE REGARD SUD


Abdellah Zerguine et Farida Hamak

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FARIDA HAMAK

Sur les traces



Depuis plus d’une trentaine d’années, Farida Hamak, travaille sur « la trace », la « mémoire », en France, Maghreb et Moyen-Orient.

Si ces photographies avaient pour fonction de témoigner de la vie des populations qui vivent à Bou-Saada, Farida Hamak aurait sûrement choisi un titre plus « réaliste » que celui-ci. Le mot «traces» indique, ici, qu’elle cherche quelque chose qui n’est peut-être pas de l’ordre de l’immédiatement visible. Tout comme elle ne cherche pas davantage à retrouver un passé, et où, en montrant un lieu on pourrait dire : « Ici, il y avait autrefois... ». Le véritable objectif de ces images est l’acte photographique.

Bou Saada, en Algérie, est une ville sahélienne. La lumière y est sèche. Cette absence d’humidité dans l’air, produit des effets visuels que seule la photographie est apte à faire ressentir.

Là, elle n’a pas cherché à faire des photos esthétisantes. De même, n’a pas cédé à l’Orientalisme. Elle a exalté la transparence et le blanc, ultime expression de la luminosité. L’effet produit gomme tous les détails, les accessoires, pour ne montrer que l’épure.
On voyage dans une oasis ou les humains sont relativement rares et un peu énigmatiques. On les aperçoit dans le paysage ou dans leur intimité, discrètement décrite. Du décor, on ne retient qu’un mur blanc dans lequel se découpe la forme d’une fenêtre ouverte sur des branchages d’un joli vert tendre, quelques troncs de palmiers surmontent d’un plumet dessèché ou ailleurs des maisons esseulées posées sur un horizon immense...

Rien ne sert de montrer forcement les visages. Le corps des femmes parle de lui-même : de leur pudeur et de leur grâce. Car la photographe ne cherche pas à traquer la psychologie des habitants de Bou-Saada, c’est leur présence au monde qui l’intéresse et la manière dont leurs gestes, leurs déplacements sont modelés par la lumière du pays. Et, souhaite que ces images mêlant paysages et humains suggèrent l’esprit d’un territoire. Un territoire qu’elle ne veut pas traduire en mots, mais dont elle veut seulement dire c’était là, et enregistrer les traces de lumière de ce petit monde tel qu’il lui est apparu, tel qu’il est, poétique et mystérieux, indéfiniment ouvert sur le réel.