En grands pans, le travail photographique de Flore est engagé totalement dans la quête de la mémoire.
Ce ne sont pas les ruines, les objets délaissés, les traces, qui attirent Flore mais des signes bien moins anecdotiques parce que plus universels.

Dès lors, comment réaliser une image de ce qui a disparu? Comment photographier ce qui n’est plus? Flore recherche le geste juste : elle n’a pas cette tentation, si contemporaine, qui tend à fonder de nouvelles « mythologies » mais elle a viscéralement ancré en elle cette quête d’une mémoire, dont elle se fait un devoir de la transmettre.
Dans le camp de Rivesaltes c’est à l’effroi, l’horreur, l’inhumanité que Flore se confronte et on ne trouve dans son travail aucune image d’un tourisme mémoriel.

Parce qu’à la révolte s’offre l’espoir, parce qu’aux souvenirs s’oppose la vie, parce qu’à l’éphémère de l’anecdote s’oppose la pensée, parce qu’au sentiment s’oppose l’expérience du visible, l’Œuvre de Flore est singulière.

Dominique Gaessler