Au cours des quatre dernières années, la photographe documentaire Ana Mendes
s'est consacrée au portrait de deux peuples indigènes brésiliens, les Akroá Gamella,
qui vivent dans l’état du Maranhão, et les Guarani et Kaiowá, ancrés dans le Mato
Grosso. Elle a fait appel à un sociologue pour recueillir les récits des Indiens eux-
mêmes sur les luttes qu’ils mènent pour conserver leurs territoires. Cette démarche
l’a également motivée à enquêter elle-même sur les épisodes récurrents de racisme
auxquels ces peuples sont confrontés à travers le pays.
Marcela Bonfim
La série de Rodrigo Zeferino met en lumière la ville d'Ipatinga, située dans la Vallée
de l’Acier, au Brésil. Bâtie et planifiée pour devenir cette immense agglomération
industrielle, Ipatinga et sa population vivent au rythme de l'aciérie qu'elle abrite.
L’horizon impose la présence de ce grand voisin industriel, fournisseur, générateur
d'emplois comme de maladies pulmonaires. En d'autres termes, à Ipatinga, le point
de vue singulier d’une seule personne est le point de vue de tous.
La masse fumante et compacte de l’usine envahit l'horizon et s'impose à l'individu, anesthésiant toutes les formes de résistances. La population de cette vallée n’a donc d’autre choix que de s’accoutumer au paysage, sans aucune échappatoire. Le regard documentaire de Zeferino rend visible ce rapport de forces et transforme en poésie cette coexistence apparemment paisible en milieu dystopique, ce qui en fait un acte de résistance en soi.
Eugênio Sávio
Edgar Kanaykõ appartient au peuple indigène Xakriabá, il est titulaire d'une
maîtrise en anthropologie de l’UFMG et dispose d'une action libre dans le domaine
de l’ethno-photographie. Le peuple autochtone Xakriabá fait partie du tronc
linguistique macro-jê de la famille Jê, qui est subdivisé en Akwẽ, avec leurs plus
proches parents, les Xavante et les Xerente. Celui-ci est ancré au nord de l’état
brésilien du Minas Gerais, dans la municipalité de São João das Missões. Comme de
nombreux peuples autochtones du Brésil, le peuple Xakriabá se bat principalement
pour la garantie de son territoire ancestral et pour le droit à son identité, à la
persistance et à la transmission de ce qu'il est. Au-delà d’un moyen d'enregistrer un
aspect de la culture et de la vie de son peuple, la photographie d’Edgar Kanayko vise
à être un « outil de lutte », permettant à « l'autre » de voir à travers le regard d’un
peuple autochtone.
La série "Jogo de Paciência" que la photographe a réalisée dans son appartement le temps du confinement au Brésil cherche à amalgamer les antagonismes entre réalité fictive et fiction réaliste en référence directe à l'esthétique surréaliste.
A commencer par le choix de la photographie en noir et blanc avec une gamme considérable de gris, évidence qui marque la suppression de la réalité colorée visible à l'œil, rappelant les débuts de la photographie et suspendant la temporalité linéaire. Le décor composé de draps blancs délimite la scène des personnages et des objets et parfois, le "fond infini" affirme le déplacement spatial où tout est suspendu : il n'y a ni murs, ni sol, ni plafond et les éléments cherchent un arrangement encadré par la blancheur froissée.
Marcela Bonfim
Rodrigo Zeferino
Le Grand Voisin
La masse fumante et compacte de l’usine envahit l'horizon et s'impose à l'individu, anesthésiant toutes les formes de résistances. La population de cette vallée n’a donc d’autre choix que de s’accoutumer au paysage, sans aucune échappatoire. Le regard documentaire de Zeferino rend visible ce rapport de forces et transforme en poésie cette coexistence apparemment paisible en milieu dystopique, ce qui en fait un acte de résistance en soi.
Eugênio Sávio
Edgar Kanayko
Je suis Xakriabá
Ana Sabia
Jogo de Paciência
La série "Jogo de Paciência" que la photographe a réalisée dans son appartement le temps du confinement au Brésil cherche à amalgamer les antagonismes entre réalité fictive et fiction réaliste en référence directe à l'esthétique surréaliste.
A commencer par le choix de la photographie en noir et blanc avec une gamme considérable de gris, évidence qui marque la suppression de la réalité colorée visible à l'œil, rappelant les débuts de la photographie et suspendant la temporalité linéaire. Le décor composé de draps blancs délimite la scène des personnages et des objets et parfois, le "fond infini" affirme le déplacement spatial où tout est suspendu : il n'y a ni murs, ni sol, ni plafond et les éléments cherchent un arrangement encadré par la blancheur froissée.