In Frame × Photo Doc.
Lauréats de l’Open Call 2020
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Tao Douay.
Mano negra
Prix du JuryUn flash soudain me ramène à cette petite cabane à outils délabrée, au milieu de la cour de récréation. Nous allions à la fenêtre appeler la Mano Negra, main noire qui enlevait les enfants imprudents. Une autre image resurgit, celle de la Viuda Blanca, la dame blanche qui apparait sur la route de Camarico quand on traverse la forêt d’eucalyptus. C’était le chemin que mon père prenait pour aller travailler. Aussitôt, je me rappelle. Près de cette route il y avait des rochers couverts de peintures primitives, certaines représentaient des extraterrestres, d’autres des ovnis. Cela me fait penser à une histoire.
Un jour, un homme vit un objet tomber du ciel dans un éclair phénoménal. Il marcha des jours dans la cordillère des Andes, attiré par la lumière qui émanait de l’objet. Nous n’avons jamais su ce que c’était. Puis,un autre éclair, terrible cette fois, celui de la dictature. Même si elle était terminée depuis trois ans, il fallait attendre la nuit pour raconter. Volets fermés, lumières éteintes, à la lueur d’une bougie émergeaient les enlèvements, les disparitions, les tortures, les massacres... jusqu’à l’obscurcissement. J’avais cinq ans, je n’ai jamais oublié.
Vingt-cinq ans plus tard, je reviens pour la première fois au Chili. Rapidement, je reprends mes marques dans la petite ville où j’ai habité, Ovalle. J’y découvre avec fascination l’infinité et l’importance des mythes qui réside dans cette région rurale. L’année suivante, en 2019, j’y retourne en pleine crise sociale. Les fantômes de la dictature font à nouveau surface ; l’armée n’avait pas été dans les rues depuis la fin du régime de Pinochet, la violence policière est extrême.
Un jour, un homme vit un objet tomber du ciel dans un éclair phénoménal. Il marcha des jours dans la cordillère des Andes, attiré par la lumière qui émanait de l’objet. Nous n’avons jamais su ce que c’était. Puis,un autre éclair, terrible cette fois, celui de la dictature. Même si elle était terminée depuis trois ans, il fallait attendre la nuit pour raconter. Volets fermés, lumières éteintes, à la lueur d’une bougie émergeaient les enlèvements, les disparitions, les tortures, les massacres... jusqu’à l’obscurcissement. J’avais cinq ans, je n’ai jamais oublié.
Vingt-cinq ans plus tard, je reviens pour la première fois au Chili. Rapidement, je reprends mes marques dans la petite ville où j’ai habité, Ovalle. J’y découvre avec fascination l’infinité et l’importance des mythes qui réside dans cette région rurale. L’année suivante, en 2019, j’y retourne en pleine crise sociale. Les fantômes de la dictature font à nouveau surface ; l’armée n’avait pas été dans les rues depuis la fin du régime de Pinochet, la violence policière est extrême.
Snezhana von Büdingen.
Meeting Sofie
Coup de cœurJ’ai fait la connaissance de Sofie, une jeune fille de 18 ans atteinte du syndrome de Down, à l’automne 2017. Elle venait de terminer l’école et passait presque tous les jours dans la propriété familiale à
Eilenstedt, Allemagne. Sofie vient d’une famille d’antiquaires célèbres, et a grandi dans l’atmosphère
magique de cette propriété. Chaque meuble ou tableau au mur a une histoire à raconter.
Sofie a un lien très fort avec sa mère Barbara qui avait 40 ans quand elle est née, à la maison. Ce n’est que quelques jours plus tard, lors d’un rendez-vous médical de routine, qu’elle a appris que Sofie était atteinte du syndrome de Down et qu’elle devrait également subir une opération du coeur. Barbara raconte son histoire de ce jour-là, assise en face de son médecin, il lui explique : “votre enfant est trisomique, mais pensez au fait que c’est le même enfant que vous avez tenu affectueusement dans vos bras ces premiers jours”. Vingt ans après, la relation étroite et l’amour que Barbara et Sofie partagent n’a pas changé.
Je rends visite à Sofie et à sa famille depuis plus de deux ans, j’ai eu la chance de partager leur vie quotidienne, les hauts et les bas de ses premiers amours. Sofie continue à vivre à la ferme avec ses parents, son frère et ses animaux .
Sofie a un lien très fort avec sa mère Barbara qui avait 40 ans quand elle est née, à la maison. Ce n’est que quelques jours plus tard, lors d’un rendez-vous médical de routine, qu’elle a appris que Sofie était atteinte du syndrome de Down et qu’elle devrait également subir une opération du coeur. Barbara raconte son histoire de ce jour-là, assise en face de son médecin, il lui explique : “votre enfant est trisomique, mais pensez au fait que c’est le même enfant que vous avez tenu affectueusement dans vos bras ces premiers jours”. Vingt ans après, la relation étroite et l’amour que Barbara et Sofie partagent n’a pas changé.
Je rends visite à Sofie et à sa famille depuis plus de deux ans, j’ai eu la chance de partager leur vie quotidienne, les hauts et les bas de ses premiers amours. Sofie continue à vivre à la ferme avec ses parents, son frère et ses animaux .