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Hiroh Kikaï, 

courtesy In)(Between Galery

The asakusa portraits - The persona series



Hiroh Kikai (1945-2020) philosophe de formation et photographe autodidacte, est devenu une figure majeure du monde de la photographie japonaise.
En 2004 son livre Personaremporte à la fois le 23ème Domon Ken Awards et le prix annuel de la Photographic Society of Japan "PSJ ". En 2009, ICP et Steidl publientAsakusa Portraits, une compilation beaucoup plus importante de sa série Persona, et en 2019 avant sa mort, Chikuma Shobo publie une collection de ses portraits d'Asakusa pris de 2005 à 2018 sous le nom de PERSONA The Final Chapter.

Pour Hiroh Kikai le philosophe, la photographie avait un vocabulaire plus limité par rapport aux films, cette opinion a changé après avoir découvert les œuvres de Diane Arbus. Il déclare alors « J'ai été surpris qu'il y ait des photos que je ne me lasse pas de regarder". À partir de ce moment, il comprend que la photographie pouvait être son médium pour explorer et documenter la réalité physique et mentale humaine. En tant que philosophe, il s'est intéressé à l'humanité et à sa population « invisible », inconnue et à ses yeux de photographe, l'humanité est devenue son sujet essentiel : « un être humain est un organisme mystérieux et étrange. En tant que photographe, je prends des photos pour rendre hommage aux gens ».
Asakusa est un centre de pèlerinage florissant et un lieu de distraction pour une partie de la population japonaise. Depuis des décennies, il a été et est encore aujourd'hui le quartier de Tokyo de rassemblement et de refuge pour les immigrants domestiques japonais des préfectures les plus économiquement défavorisées ainsi que pour les Japonais les moins favorisés socialement. Kikai, un immigré japonais lui-même de la préfecture de Yamagata a trouvé ses égaux à Asakusa.
Ces portraits décrivent son affection pour les gens auxquels il s’identifiait, lui rappelant ceux de sa ville natale, des usines où il travaillait autrefois.
Kikaï le philosophe-photographe a commencé ses photographies d’Akusa en 1973.

Son sentiment de reconnaissance, son interaction avec ses sujets, le peuple d'Asakusa, a transcendé sa relation de photographe avec celui communément appelé son « modèle ». Il n’a pas seulement photographié ces personnes pour en faire "des portraits d'Asakusa" mais il en a aussi fait des « autoportraits ». Tout en documentant par l’image des éléments de la réalité physique et mentale d’inconnus, une population ségréguée, il ajoute des extraits de leurs conversations, qu’il utilisait comme titres pour chacun des portraits d'Asakusa. Pour Kikaï, l'appareil photo ne capture pas seulement le sujet mais aussi l'âme du photographe.» Comme je suis photographe, je n’oublie pas qu'on peut tromper avec des mots, mais pas avec des images ».

Luigi Clavareau- in)(between gallery