INVITÉ D’HONNEUR


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Emeric Lhuisset

Last water war, ruins of a future



Depuis que les hommes cultivent la terre, les rivalités autour de l’eau sont source de différends. Cette notion est exprimée directement dans la langue française: « rivalité », du latin rivalis, signifie « celui qui utilise la même rivière qu’un autre ».

C’est vers 2600 av JC en Mésopotamie (actuel Irak) que s’est déroulée la première guerre de l’eau connue. Les cités-Etats d’Umma et de Lagash (dont Girsu est la capitale religieuse) se disputèrent pendant plusieurs siècles l’exploitation de canaux d’irrigation alimentés par le Tigre.

Les jeux de pouvoir entre puissances régionales, la guerre civile en Syrie, la présence de l’Etat Islamique, qui a fait du contrôle des barrages un objectif stratégique, le contrôle exercé en amont par la Turquie sur le débit du Tigre et de l’Euphrate sont autant de facteurs d’instabilité et de tensions. Couplés au fort accroissement démographique, à la rareté croissante des ressources en eau dans la région et au réchauffement climatique, ils alimentent les craintes de voir éclater une « nouvelle guerre de l’eau », sur les lieux mêmes de la destruction de la cité antique de Girsu, qui a marqué en 2350 av JC la fin de 300 ans de guerre de l’eau.

C’est avec une série de photographies réalisées en Irak sur le site archéologique de Girsu, que l’artiste Emeric Lhuisset tente de nous questionner sur un futur à travers la ruine, cette forme architecturale sculptée par le temps, point de rencontre entre passé, présent et futur ; preuve intangible du caractère éphémère et fragile de toute civilisation humaine.

Emeric Lhuisset a grandi en banlieue parisienne. Diplômé en art (Ecole des Beaux-Arts de Paris) et en géopolitique (Ecole Normale Supérieure Ulm / Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne), il travaille aujourd’hui entre la France et la Moyen-Orient.
Son travail est présenté dans de nombreuses expositions à travers le monde ; Tate Modern (2014), Museum Folkwang (2015), Stedelijk Museum (2015), CRAC Languedoc-Roussillon (2015), Sursock Museum (2016), Institut du Monde Arabe (2016), Musée du Louvre Lens (2016).

En parallèle de sa pratique artistique, il enseigne à l’IEP de Paris (Sciences Po) sur la thématique art contemporain & géopolitique.

Considérant son travail comme une retranscription artistique d’analyses géopolitiques, il détourne les codes, nous interrogeant sur le réel et sa représentation.