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Sandra Calligaro

Afghan Dream



Je suis arrivée quasiment par hasard à Kaboul, initialement pour un mois, c’était il y a dix ans. Loin des spectacles de guerre, c’est la fragilité du quotidien de ce pays tourmenté qui n’a cessé de me fasciner. Souvent, presque par pudeur, par respect peut-être également, j’ai cherché à mettre en exergue le malaise ambiant, la détresse latente, à travers le spectre de situations ordinaires, de moments d’entre-deux où la tension est tangible, les émotions à peine perceptibles et le conflit peu visible – de manière directe en tous cas.

Afghan Dream est un travail au long cours réalisé entre 2011 et 2015 : il montre l’évolution de la société afghane, bousculée – bon gré, mal gré – après quinze ans de présence internationale. Depuis 2001, l’intervention des forces de la coalition, le retour de la diaspora et l’effort majeur de l’aide ont favorisé le renouveau de la classe moyenne et l’émergence d’une jeune génération dans la capitale. Le pays traverse actuellement une période charnière, le gouvernement en place est de plus en plus affaibli par l’insurrection talibane et l’arrivée de l’Etat Islamique, en même temps que la mission de l’Otan est réduite. Le retrait du gros des troupes internationales à la fin de l’année 2014 a sérieusement mis à mal le fragile équilibre de vie de cette tranche de la société. A peine effleuré, le rêve afghan est déjà sur le déclin, reflet d’une difficile relève du pays.

Sandra Calligaro



Carole Bellaïche
25, boulevard Beaumarchais



J’y pense tous les jours, j’y pense comme à un être humain, comme à un personnage principal de notre histoire familiale, nous étions cinq mais en fait nous étions six... J’y pense comme si on l’avait quitté hier, on est partis de là-bas en été 1990.
C’était Beaumarchais, l'appartement où j’ai grandi, où nous avons vécu en famille, mes parents mes soeurs et moi, comme dans une grande maison familiale. C’était notre fief, Beaumarchais comme on l’appelle toujours, merveille dénichée par ma mère dans un échange à trois dans les années 60, au cinquième étage d’un immeuble massif du boulevard, un paquebot.
Inondé de lumière, aucune fenêtre au Nord, des levers et couchers de soleil en été interminables, et une vue sur tous les côtés de Paris. C’est là que j’ai appris la lumière, le contre-jour, les perspectives, la mise en scène de mes modèles, et où j’ai aussi appris cet amour des maisons, des lieux, qui deviennent des décors, comme s’ils appartenaient plus à un monde de fiction qu’au réel.
…Et nous l’avons quitté. Il a fallu vider les grandes pièces, surtout les grands placards où s’entassaient "Le Monde" de notre père depuis notre arrivée en 1965, les tissus, coupons, draps, nappes et rideaux, dans les grands placards du couloir de la cuisine, les objets, tableaux, meubles et collections de ma mère. Petit à petit, l’appartement s’est démembré, n’a plus existé. Et je n’ai rien oublié...

Carole Bellaïche
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Un livre à venir aux éditions Revelatœr