Les tables rondes du Salon Photo Doc 2023
à la Halle des Blancs Manteaux48 rue Vieille du Temple, 75004 Paris
en collaboration avec le GIS LE SUJET DANS LA CITÉ, SORBONNE PARIS NORD - CAMPUS CONDORCET
Vendredi 12 mai 2023
17H00 – 18H00,
LANCEMENT DU LIVRE CÔTÉ FENÊTRE
avec le photographe Antoine Lecharny et la neuroscientifique Joëlle Provasi
Samedi 13 mai 2023
15H00 – 16H00, AUTOPORTRAIT EN MIROIRS… MIROIRS DE
L’AUTOPORTRAIT
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
16H30 – 17H30, AUTOPORTRAIT EN FAMILLE
avec Guillaume Geneste & Julien Magre
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
Dimanche 14 mai 2023
15H00 – 16H00, LA PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAIRE ET ANTHROPOCÈNE
en dialogue avec Gilles Picarel
16H30 - 17H30, HISTOIRE D’UNE ENQUÊTE AUTOUR D’UNE PHOTOGRAPHIE
avec Fabrice Humbert
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
Programme détaillé des tables rondes
Vendredi 12 mai 2023
17H00 - 18H00
- LANCEMENT DU LIVRE CÔTE FENÊTRE, Édition d’une RIVE À L’AUTRE
avec le photographe Antoine Lecharny et la neuroscientifique Joëlle Provasi
À partir de l'expérience, à priori banale, du voyage en train, un photographe et deux scientifiques, spécialistes du cerveau, renouvellent notre manière de le vivre et de le penser, et livrent au fil de ces pages les résultats des plus récentes découvertes des neuroscientifiques sur notre cerveau. Joëlle Provasi et Mireille Rossel nous font entrevoir les innombrables capacités de notre cerveau, en matière de rythme, d’apprentissage et de réparation.
Samedi 13 mai 2023
15H00 - 16H00
- AUTOPORTRAIT EN MIROIRS… MIROIRS
DE L’AUTOPORTRAIT
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
David Wojnarowicz est un artiste-phare de l’East village des années 80, prenant parti pour les laissés-pour-compte de la société américaine : homosexuels, toxicomanes, victimes de la ségrégation raciale et sociale. À la fois poète, photographe, musicien, peintre, sculpteur, réalisateur, écrivain, son art devient encore plus radical, plus incisif et plus percutant lorsqu’il se sait atteint du sida. Ses limites explosent, son combat est sans frein. Il clame dans des formes, des couleurs, des mots, des images, des performances l’inaction volontaire de l’État américain face à l’épidémie, imputée alors à la communauté homosexuelle. Il rejoint Act Up avec son art comme arme. Il meurt en 1992.
Marion Scemama rencontre David Wojnarowicz en 1982, alors qu’elle travaille comme photojournaliste à Ici New York, un journal pour les Français de New York Elle est saisie par sa personnalité lumineuse et sa radicalité, il est sensible à son énergie créatrice et il se noue entre eux « une histoire particulière » d’amitié, de stimulation réciproque et de co-création. Venant du mouvement autonome féministe des années 70 et proche des groupes de psychothérapie institutionnelle, elle est sensible à la marginalisation des personnes par les sociétés dominantes et à la remise en question des institutions humaines.
Antoine d’Agata est proche de Marion Scemama et, s’il n’a pas connu personnellement David Wojnarowicz, il se sent dans une proximité artistique, politique et humaine avec les luttes qu’il a menées et qu’il partage. Il évoque l’idée d’une même famille, d’un lien « politique, esthétique, émotionnel » qu’il élargit à Walker Evans, Robert Franck, William Klein, Gary Winnogrand, Diane Arbus : « Tu partages des bouts d’intimité, ça change tout, un lien direct et indirect, des gens qui ne sont plus là mais qui avaient quelque chose à partager ».
L’année 2023 sera l’occasion d’une publication Une histoire particulière. Marion Scemama David Wodijanowicz aux éditions PARADOX, d’une exposition au Palais de Tokyo et d’une autre à la New Galerie, d’une projection du film Self-portrait in 23 Rounds : a Chapter in David Wojnarowicz’s Life 1989-1991 réalisé par Marion Scemama (2018) à la cinémathèque
Self-Portrait in 23 Rounds: a Chapter in David Wojnarowicz’s Life 1989-1991 (2018) et d’une présentation à Rennes des vidéos réalisées par Marion Scemama et David Wojnarowicz.
16H30 - 17H30
- AUTOPORTRAIT EN FAMILLE
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
Guillaume Geneste a fondé le laboratoire La Chambre Noire à Paris ouvert depuis 1996. Il tire les images de nombreux photographes auteurs et pratique les procédés argentique et numérique. Parallèlement à son activité de tireur, il photographie sous forme « d’autoportraits de famille » sa femme Colette et ses deux enfants Chloé et Gabriel, se mettant en scène à leurs côtés dans une règle absolue : « être sur les photos avec ceux que j’aime ». La photographie : victoire sur le temps vécu ou leurre du temps qui passe ?
Publications : Autoportraits de famille : Vol. 1. L’ordre des photos : 1992-1999 ; Vol. 2. La prolongation du bonheur : 1999-2006 ; Vol. 3 : À bout de bras : 2006-2011 ;Vol. 4. Trop n’est pas assez (2012-2026) Filigranes éditions.
Julien Magre, prix Niepce 2022, photographie depuis la fin des années 1990, dans un travail au long cours et d’une grande sensibilité, ses proches (sa femme Caroline, ses trois enfants Louise, Suzanne et Paul) et ses amis, faisant affleurer des fragments d’intimité dans des « entre-moments » où se mêlent joie, mélancolie et parfois tristesse. Après la mort précoce de sa fille Suzanne, l’acte photographique est devenu une forme de résistance et de survie ancrées dans une présence au monde, un faire corps avec le réel et la vie.
Publications : Julien Magre Caroline-Histoire n°1 (auto-édition 2000-2007) ; Caroline-Histoire n°2 (2010) & Je n’ai plus peur du noir (2016) Filigranes Éditions.
Dimanche 14 mai 2023
15H00 - 16H00
- LA PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAIRE ET ANTHROPOCÈNE
en dialogue avec Gilles Picarel
Danièle Meaux est spécialiste de photographie contemporaine et professeure en esthétique et sciences de l’art à l’Université de Saint-Étienne. Elle vient de publier Photographie contemporaine & Anthropocène. L'« anthropocène » signe une crise civilisationnelle profonde et les assises sur lesquelles les sociétés occidentales se sont senties pendant longtemps solidement établies paraissent désormais précaires. La confiance accordée au progrès technique et aux acquisitions scientifiques est ébranlée. Nombreuses sont les œuvres photographiques contemporaines qui s'attellent à problématiser et à penser les évolutions de nos modes de vie, de nos valeurs, de nos relations au vivant, au temps ou au progrès. Il s'agit dans cet ouvrage d'analyser la façon dont ces travaux donnent à réfléchir, s'inscrivant de façon féconde dans le débat public.
16H30 - 17H30
-
HISTOIRE D’UNE
ENQUÊTE AUTOUR D’UNE PHOTOGRAPHIE
Fabrice Humbert (Parrain de l’édition)
en dialogue avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil
L’écrivain Fabrice Humbert raconte dans son roman d’autofiction L’origine de la violence comment, alors qu’il accompagne des élèves dans une visite du camp de Buchenwald, il voit dans une vitrine du musée une photographie dans laquelle il croit reconnaître son père. Il décide d’entreprendre une enquête qui lui fera découvrir que, si ce n’est pas exactement son père sur la photographie, celle-ci va transformer son existence et bouleverser sa place au sein de sa famille. Nous reviendrons avec l’auteur et avec le public sur l’histoire de cette photographie et sur son pouvoir de transformation. Si les transformations intimes s’opérant au cours de l’acte de création du photographe sont au cœur de la recherche de l’Observatoire des nouvelles écritures de la photographie documentaire, la question de la réception de l’image et du regardeur y prend une place de plus en plus importante.