Paroles partagées et Rencontres au Salon Photo Doc 2024


L’OBSERVATOIRE DES NOUVELLES ÉCRITURES DE LA PHOTOGRAPHIE DOCUMENTAIRE en collaboration avec le GIS LE SUJET DANS LA CITÉ Sorbonne Paris Nord - Campus Condorcet s’invite au Salon des nouvelles écritures de la photographie documentaire


Salon Photo Doc / 4 au 7 novembre 2024
Hôtel de l’Industrie
4 place Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris

Pour ambition la transmission
Le mardi 5 novembre et le jeudi 7 novembre, v
isites guidées du Salon de 11h00 à 12h00.


Montrer l’invisible
Du 5 au 7 novembre 2024, Paroles partagées entre trois artistes visuels
en conversation avec Christine Delory-Momberger & Valentin Bardawil


Programme détaillé des Paroles partagées

C’est dans une ambiance conviviale, au milieu d’images accrochées aux cimaises du salon Chaptal au rez-de-chaussée de l’Hôtel de l’Industrie, de tirages à saisir et de livres d’artistes que nous vous proposons de venir rencontrer trois photographes, Klavdij Sluban, Françoise Huguier et Orianne Ciantar Olive. Ils nous ouvriront les portes de leur atelier intérieur, exploreront avec nous les voies bruissantes de la mémoire et de l’oubli, faisant affleurer les espaces sensibles de l’invisible tramé des images et dénoueront les fils de leur création forcément ancrée dans le politique. Ils nous raconteront leurs histoires qui deviendront nos histoires parce que situées dans un monde relié, elles touchent à la pulsation d’un prendre part révélateur d’existence. Alliance de récits et d’histoires dans la vibration partagée d’un habiter la Terre pour une transformation du monde en mutations profondes.

  • Mardi 5 novembre 2024 : KLAVDIJ SLUBAN 

15h-16h : La somme... et le reste ?

Il y a la somme que sont les images publiées ou exposées et il y a le reste que sont les photographies dont les tirages remplissent des boîtes, s’affichent sur l’ordinateur ou même ne dépassent jamais la planche-contact. Pourtant, ce sont des images qui comptent, elles sont même souvent chéries et, pourtant écartées, elles ne sont jamais vraiment oubliées. Quel rôle joue ces résidus dans l’œuvre d’un artiste, sont-ils imbriqués en couches subtiles dans l’invisible de la texture iconique ? Que transmettent-ils de la démarche artistique et comment participent-ils à l’élaboration de l’émergence d’un récit ? Klavdij Sluban nous partagera ses histoires d’expériences du fond et de la forme.

16h-18h : Signature de livres et rencontre du public avec Klavdij Sluban 

  • Mercredi 6 novembre 2024 : FRANÇOISE HUGUIER 

15h-16h : J’avais 8 ans..

Nietzche, le premier, l’a formulé : « la plus grande partie de notre activité mentale, nous l’employons à oublier, c’est une question vitale ». Mais Françoise Huguier, elle, s’est parfaitement souvenue et quand elle est retournée en janvier 2004, cinquante après son enlèvement alors qu’elle avait huit ans ainsi que son frère âgé de douze ans, par les Kmers Issara, à la plantation de Krek au Cambodge où son père dirigeait une plantation d’hévéas, ses souvenirs sont revenus intacts : la piscine, la salle de bal, la pagode, les coups de feu, la marche forcée dans la jungle, l’internement dans le camp, les rizières, la végétation, les serpents, les fourmis… J’avais huit ans est l’histoire d’une double transmission, celle marquée de ses empreintes mémorielles d’enfant et tramée des évocations narratives de ses parents, et celle qu’elle provoque en rapportant aux habitants du lieu, dépossédés de leurs images du passé par les conflits meurtriers, les photographies d’une époque révolue qu’elle a conservées. En leur redonnant une mémoire, elle élabore avec eux à la création d’une histoire en commun dans un acte politique de résistance à l’oubli.

16h-18h : Signature de livres et rencontre du public avec Françoise Huguier

  • Jeudi 7 novembre 2024 : ORIANNE CIANTAR OLIVE 

15h-16h : À l’infini des ruines

Orianne Ciantar Olive emprunte le titre d’une courte et énigmatique nouvelle de Jorge Luis Borges Les ruines circulaires pour nommer son livre, tout aussi étrange et subtil, qu’elle définit comme « un essai photographique à mi-chemin entre récit métaphysique et documentaire ». Choisir de s’y aventurer est une affaire sensible car ce n’est pas seulement le récit de l’enquête d’un désastre jusqu’à son origine, jusqu’au mur de séparation de Kfar Kila dans le Sud-Liban, c’est aussi l’histoire d’une artiste qui emprunte trois identités différentes pour pénétrer le cœur de son terrain, qui ne fait aucune concession. Elle est tour à tour Lina Bitar, Orianne Olive et Marianne Ciantar. S’agirait-il, au-delà de l’enquête de terrain, également d’une enquête intérieure qui la tramerait et l’organiserait souterrainement ? Nous la suivrons dans son pistage des lieux de violence, d’occupation et d’exils forcés qui traversent de manière cyclique ce territoire et nous serons pris par ce travail hautement politique qui ne montre pas et ne dit pas de manière ostentatoire mais qui invite le regardeur à venir partager dans le sensible la sidération d’une artiste affectée et engagée devant le cours d’une histoire sanglante qui se répète indéfiniment et qui cherche à l’inverser.

16h-18h : Signature de livres et rencontre du public avec Orianne Ciantar Olive